• MÉDITATION DU JOUR

    Aimer, c'est compatir Aimer est un mot galvaudé. Aimer, c’est s'intéresser vraiment à quelqu'un, lui être attentif; c'est le respecter tel qu'il est, avec ses blessures, ses ténèbres et sa pauvreté, mai aussi avec ses potentialités, ses dons peut-être cachés; c'est croire en lui, en ses capacités de grandir, c'est vouloir qu'il progresse; c'est avoir pour lui une espérance folle : "Tu n'es pas foutu, tu es capable de grandir, et de faire de belles choses, j'ai confiance en toi". C'est se réjouir de sa présence et de la beauté en son cœur, même si elle reste encore cachée; c'est accepter de créer avec lui des liens profonds et durables, malgré ses faiblesses et sa vulnérabilité, ses capacités de révolte et de dépression. 
    Si souvent je ne m'intéresse à quelqu'un que lorsque je sens que je peux lui faire du bien et avoir ainsi le sentiment d'être quelqu'un de bien !  
    A travers lui, c'est moi que j'aime. C'est facile d'aimer quelqu'un quand cela m'arrange ou parce que cela me donne le sentiment d'être utile, de réussir. Aimer, c'est bien autre chose. C'est être assez dépouillé de moi-même pour que mon cœur puisse battre au rythme du cœur de l'autre, que sa souffrance devienne ma souffrance. C'est compatir.

    Jean Vanier


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     «Myope comme une taupe», «rusé comme un renard», «serrés comme des sardines»... les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les fables de La Fontaine, ils sont partout

    La preuve: que vous soyez fier comme un coq, fort comme un bœuf, têtu comme un âne, malin comme un singe ou simplement un chaud lapin, vous êtes tous, un jour ou l'autre, devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.
    Vous arrivez à votre premier rendez-vous fier comme un paon et frais comme un gardon et là, ... pas un chat ! Vous faites le pied de grue, vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin.
    Il y a anguille sous roche et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon, vous l'a certifié : cette poule a du chien, une vraie panthère ! C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.
    Vous êtes prêt à gueuler comme un putois quand finalement la fine mouche arrive. Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. Sauf que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de lion, est en fait aussi plate qu'une limande, myope comme une taupe, elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine. Une vraie peau de vache, quoi ! Et vous, vous êtes fait comme un rat.
    Vous roulez des yeux de merlan frit, vous êtes rouge comme une écrevisse, mais vous restez muet comme une carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous avez le cafard, l'envie vous prend de pleurer comme un veau (ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon). Vous finissez par prendre le taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet de filer comme un lièvre.
    C'est pas que vous êtes une poule mouillée, vous ne voulez pas être le dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d'ours mal léché, faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie.
    Et puis, ça aurait servi à quoi de se regarder comme des chiens de faïence. Après tout, revenons à nos moutons : vous avez maintenant une faim de loup, l'envie de dormir comme un loir et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.

     


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    Ce qui empêche l'homme d'accéder au bonheur ne relève pas de sa nature, mais des artifices de la civilisation.

    Claude Lévi-Strauss

     


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